Installation

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« FLYING AWAY » Sheyenne River installation aérienne / note d’intention
‘Les hommes passent la moitié de leur temps à se forger des chaines, et l’autre moitié à les porter’ A Mirbeau.
Tout est signe, lien, attachement, connexion. C’est au détour d’un chemin pour retrouver un animal échappé, perdu et sans doute épris de liberté que mon projet ‘Flying away’ est né. Ce jour là, avec Anthony, notre échange au sujet du flux migratoire de l’animal et de l’homme nous a conduit tout naturellement sur le thème de la condition humaine et sur son travail au sein des ateliers dans le milieu carcéral. Nous avons évoqué l’allégorie de la caverne de Platon ainsi que la position de l’être humain par rapport à son cheminement et à sa propre vérité. Puis Il fut question d’illustrer de façon suggestive le projet ‘monde imagination’. Sensiblement, spontanément l’écho de cette conversation résonna en moi. Sur la route du retour , défilent les textes de Jim Morrison ‘Je ne suis pas fou, je suis intéressé par la liberté’ , les messages , les notes et les images de ‘Voyage au bout de la solitude ‘de Jon Krakauer,mais aussi le pouvoir évocateur des mots du titre de ce film de Wim Wenders ‘les ailes du désir’. Puis , m’est apparu comme une évidence ce projet , la vision d’une installation aérienne évoquant l’aile de la liberté . Mon travail récent en dessin et peintures autour des portraits des ‘Natives Americans’ , l’impact de leurs écrits dans ‘Pieds nus sur la terre sacrée’ , la puissance de leurs regards immortalisés par E.S Curtis , tous ces fils conducteurs qui m’ont semblé en lien direct avec ‘Monde imagination’ . L’emblème de l’aigle et de ses ailes chez les amérindiens représente la sagesse , l’autorité mais surtout son interaction entre les phases d’ombres et de lumières , entre le positif et le négatif , l’ habileté a vivre dans le domaine de l’esprit. L’oiseau , ses ailes , voler…Ce vieux rêve fou et débridé que porte chacun d’entre nous . En effet , qui n’a jamais souhaité s’évader , s’envoler , prendre de la distance face à soi même et à sa dite réalité? ‘Avec le vent de la liberté parle le vent de ceux qui ont entendu leurs ailes’; Il m’a semblé intéressant autour de cette illustration d’aborder la question de notre liberté intérieure en tant qu’individu au sein même d’un fonctionnement . L’univers carcéral, système dans le système fait partie intègre de notre mode de pensée et d’un déroulement social et politique. Pourtant , au delà même de ce contexte , chaque être est enclin à créer ses propres liens d’enfermement . Chaines visibles et invisibles , conscientes ou inconscientes , subtiles et passionnées , nous sommes tous prisonniers de quelque chose: Consommation excessive et compulsive, aliénations et servitudes du quotidien, renoncement aux rêves et aux inspirations, peur de l’inconnu…Tous ces obstacles sont le ciment même de notre conditionnement, nous renvoyant chaque jour un peu plus à notre incapacité d’être libres. Cette installation , composée de différentes matières organiques ou non , tentera de faire naitre ou revivre de façon poétique et suggestive les sentiments , les sensations que l’on peut éprouver face au symbole collectif et universel de l’aile et de la liberté. Pour ma part , les matières organiques et fragiles représentent la légèreté , le détachement à laquelle on aspire . Les filets , subtiles et entremêlés sont les liens que nous avons , mais aussi l’attachement et l’enfermement dans lequel on se trouve parfois. les autres objets parlent de rencontres et de trésors que la vie nous donne si l’on sait accepter…
‘Quand l’esprit ne résiste plus, qu’il ne fuit ni ne blâme ce qui est, mais se contente d’être conscient avec passivité, il s’aperçoit que, dans cette passivité même vient une transformation’ Krishnamurti

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